Hommage J.F Geleyn suite

….

Jean-François Geleyn entra à la Météorologie nationale en 1971. Il rejoignit l’ENM (Ecole Nationale de la Météorologie) et le corps des «Ingénieurs de la Météorologie» à sa sortie de Polytechnique, malgré les pressions de ceux qui voulaient l’aiguiller vers un corps réputé plus prestigieux, corps qui leur paraissait plus en rapport avec son classement à Polytechnique. Il était déjà passionné par le défi que représentait alors l’application des lois de la mécanique des fluides à l’atmosphère dans le but de mieux l’étudier, de mieux la comprendre, de mieux prévoir son évolution. De fait il a consacré toute sa carrière à la modélisation de l’atmosphère, spécialité dont il est devenu très jeune un leader mondial. Son parcours professionnel l’a amené à travailler plusieurs années à Paris et Toulouse (Météo-France), à Reading (Centre Européen pour les Prévisions Météorologiques à Moyen Terme – CEPMMT) et à Prague (service météorologique tchèque). Il a effectué aussi beaucoup de missions de plus courte durée partout dans le monde, comme son enseignement de la prévision numérique à l’université de Gand en Belgique. Partout ses collègues ont pu remarquer son exceptionnelle puissance de travail, son excellente vision scientifique à long terme, ainsi que sa capacité à faire progresser des projets collectifs innovants traitant de modélisation de l’atmosphère et de prévision du temps, ne négligeant ni les aspects recherche ni les aspects opérationnels.

 

Le séminaire scientifique du 6 février, organisé par Météo-France (comité animé par Patricia Pottier et Pascal Marquet), a rassemblé entre 100 et 200 personnes au Centre International de Conférence (CIC) de la Météopole et par visio-conférence. Beaucoup de participants étaient des météos travaillant sur le même site. D’autres venaient d’un peu toute l’Europe météorologique, en particulier du CEPMMT et des pays européens engagés dans «Aladin», programme européen lancé par Jean-François Geleyn et André Lebeau en 1990. D’autres encore, qui n’avaient pu se rendre à Toulouse, ont pu participer depuis chez eux grâce à la visio-conférence mise en place par Météo-France (interventions à distance de Michel Jarraud et Philippe Courtier en particulier). La date du 6 février avait été choisie de façon à être adjacente à plusieurs réunions sur l’organisation de la prévision numérique en Europe, ce qui a facilité la venue à Toulouse des collègues européens. Enfin, une dizaine d’anciens météos et membres de l’AAM étaient présents aussi, surtout des collègues ayant travaillé à un moment donné auprès de Jean-François Geleyn.

 

Le programme de la journée consistait en une série d’exposés scientifiques traitant de prévision numérique du temps et privilégiant les sujets sur lesquels Jean-François avait le plus travaillé directement. La journée était organisée en quatre sessions suivant une chronologie quelque peu basée sur sa carrière (1971 – 2015).

  • La 1ère session couvrait la période des années 70-80, quand Jean-François a débuté à la Météorologie nationale avant de se rendre à Reading pour y être un artisan important du premier modèle du CEPMMT, alors que se développaient en France les modèles de prévision Améthyste, Emeraude, Péridot … Les « Anciens » avaient le rôle principal sur cette session qui traitait de la prévision numérique au début de son utilisation opérationnelle : animation de Jean Pailleux, présentations de Daniel Rousseau et Jean Coiffier, tous membres de l’AAM.
  • La 2e session traitait surtout de la collaboration entre Météo-France et le Centre Européen autour du projet qui allait générer le modèle français Arpège et le modèle européen IFS (Integrated Forecasting System), toujours opérationnels aujourd’hui. Jean-François a été à l’origine de cette collaboration côté français au moment où son équipe de prévision numérique allait déménager de Paris à Toulouse pour devenir « CNRM/GMAP ».
  • La 3e session couvrait les multiples actions qui se sont développées partout en Europe autour de la modélisation numérique suite à l’initiative Aladin de 1990. La plupart des intervenants étaient les « élèves scientifiques » de Jean-François avec qui il avait lancé puis développé ces programmes coopératifs.
  • La 4e et dernière session traitait de l’état de l’art et de prospective en prévision numérique du temps avec, entre autres recherches innovantes, les travaux de Jean-François sur la thermodynamique atmosphérique au CNRM toulousain après son retour de Prague, avec Pascal Marquet, pendant les années qui ont précédé son décès.

En conclusion, cette journée d’hommage à Jean-François Geleyn a permis de rappeler l’importance de son oeuvre scientifique et de son action dans tous les aspects de la prévision numérique du temps. Cette œuvre scientifique lui avait permis d’obtenir en 2011 la médaille d’argent de l’EMS (European Meteorological Society). Les participants ont aussi témoigné de ses exceptionnelles qualités humaines que n’oublieront pas tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui.

Le programme de la journée du 6 février 2020, les exposés présentés, et les vidéos enregistrées des diverses interventions, sont accessibles sur le site suivant du CNRM : Lien du site

De plus, un montage vidéo-photo retraçant la carrière de Jean-François a été préparé par Pascal Marquet et diffusé en boucle sur les écrans du CIC pendant les pauses café et repas du séminaire. Ce montage est accessible sur le même site web sous « Souvenirs and testimonies slide show ».

Jean Pailleux, avec l’aide d’autres « Anciens Météos » participant à l’événement.

Légendes proposées : 

Photo 1 : Beaucoup d’orateurs ont terminé leur présentation scientifique par une image remerciant Jean-François : ici Pascal Marquet terminant son exposé sur la thermodynamique atmosphérique (photo Jean-Pierre Javelle). Lien photo 1

Photo 2 : Daniel Rousseau rappelant une réunion au restaurant « Le Sancerre », avenue Rapp à Paris, réunion qui fêtait l’accord de la Direction de la Météorologie pour le recrutement par le premier directeur du CEPMMT nouvellement nommé, Axel Wiin-Nielsen,  de Jean Labrousse comme premier Chef du département des opérations du centre.  (photo Jean-Pierre Javelle) . Lien photo 2.

Photo 3 : Andras Horanyi (CEPMMT) rappelle la liste impressionnante de scientifiques qui ont débuté dans le projet Aladin, avec Jean-François, et qui ont plus tard rejoint le CEPMMT à Reading (photo Jean-Pierre Javelle). Lien photo 3.